ECOSYSTEMES AUTOSOUTENABLES
Revitalisation d’un territoire en périphérie de Toulouse
ENSA Toulouse - France • Projet de Fin d’Etudes • 5 mois • 2015
Atelier U. Seher - M. Raymond - J. Torres
Groupe de travail territorial : B. Defosse - B. Iris - F. Roger
Le projet de fin d’études est un travail en trois phases. La première est réalisée en groupe et consiste à choisir un territotoire d’intervention, définir ses problèmatiques politiques, économiques, paysagères, patrimoniales, et y répondre par un projet territorial. Dans un deuxième temps, il s’agit de proposer un projet urbain à l’échelle d’un morceau de ville qui fasse échos aux intensions du projet territorial. Enfin, une recherche architecturale se fait au sein de la proposition urbaine.
Le choix de la zone d’intervention s’est porté sur deux villes de la future grande banlieue de Toulouse : Rabastens très influencée par la métropole et Lisle-sur-Tarn par Gaillac.
Une campagne trop dépendante de la ville
Après une longue période d’exode rural, nous assistons depuis peu, à un retour vers la campagne. Vue comme une continuité du pôle urbain, dans laquelle on recherche une certaine qualité d’habiter, elle tend donc à s’urbaniser. Malheureusement, celle-ci représente surtout l’opportunité de réaliser son rêve pavillonnaire. En effet, la campagne fait l’objet depuis quelques années déjà d’un grignotage du parcellaire agricole pour construire. Les habitats sont de plus en plus dispersés dans le territoire et éloignés des zones d’activités, les villages mutent alors en cités dortoirs, les petits commerces et services de proximité disparaissent au détriment des grands supermarchés et des zones industrielles, connectés par la voiture.
La concurrence internationale pousse également les exploitants à produire de manière intensive et l’activité agricole apparait aujourd’hui fortement délaissée, en perdition : le lien avec les consommateurs devient inexistant.
« Habitants, producteurs et commerçants devraient donc s’allier pour promouvoir des modes de développements locaux autocentrés et auto- soutenables qui favorisent un nouvel enracinement identitaire et suscitent un nouveau mode de consommation capable d’élever la qualité de l’habiter. » Alberto Magnaghi



Comment anticiper la métropolisation tout en valorisant le caractère rural par un développement auto-soutenable
L’enjeu de ce territoire est donc d’en finir avec la tendance actuelle qui est de travailler à la ville et de dormir à la campagne. L’objectif est de créer un pôle dynamique au sein duquel les flux économiques sont bouclés.
Il s’agit de re-créer des emplois, grâce à une agriculture moins intensive, à la valorisation des circuits courts et des petites entreprises locales, de retrouver les valeurs rurales perdues telles que l’identité , l’implication des habitants dans les décisions, les relations intergénérationnelles et de préserver le paysage actuellement menacé par le mitage.
Le projet propose l’implantation de différents programmes qui seront des outils utiles à la mutation de ce territoire.

Constellation d’écosystèmes auto-soutenables
Bien que la nouvelle attractivité du territoire implique d’y accueillir toujours plus d’habitants, l’étalement urbain n’est plus acceptable. Chacun des hameaux, des fermes, des zones construites sont donc conçus comme des urbanités denses, mixtes par leurs habitants et leurs usages : le lieu de vie devient aussi lieu d’activités et inversement., tout en préservant les «vides» cultivés. Chacun des projets individuels traitent différentes typologies d’urbanités : - centre ville - zone pavillonnaire - zone artisanale - hameau.








Aujourd’hui, l’objectif n’est donc plus de proposer une solution définitive, un plan de masse imposé, mais plutôt de donner la possibilité de mettre en place des mécanismes de gouvernance et d’animation pérennes et flexibles dans ces espaces d’activités économiques, toujours dans une approche d’un projet évolutif. Il faut pouvoir répondre aux besoins du présent sans compromettre la capacité des générations futures à répondre à leurs propres besoins.
Un contexte existant propice à l’expérimentation
1- réhabilitation de la déchèterie Trifyl et ajout d’une usine de méthanisation 2- réhabilitation du LIDL à vendre en accueil de la maison des arts du territoire 3- atelier d’artisanat de meubles invendable depuis des années dont la parcelle accueillera une pépinière d’entreprises et d’artisanats 4- vide résiduel de la grande parcelle du vendeur Ferri qui viendra accueillir la maison familiale rurale, lieu de formation à une agriculture plus raisonnée. 5- Intermarché réhabilité en gymnase.
La maison des Arts du Territoire comme germe de la mutation
Ce programme est vu comme le réel point de départ de l’amélioration de cette zone. D’abord, c’est un programme qui permettra aux habitants de venir se former, s’informer, débattre et réfléchir à l’art de fabriquer et d’investir le territoire, et plus précisément, de réunir les acteurs du changement, urbanistes, paysagistes, architectes, artisans déjà présents, futurs entrepreneurs, futurs résidents, élus, agriculteurs voisins, afin de négocier et déterminer les modalités d’une zone évolutive.
D’autre part, la mixité programmatique permet l’expérimentation de logiques qui seront prises comme exemple pour le reste de la zone, que ce soit le dialogue entre agriculture et artisanat, la gestion de l’eau mutualisée, la dé-déterritorialisation de la départementale, l’intégration de la dimension paysagère, etc.
Une solution de densification d’une zone qui devient laboratoire
Les prémices de principes pensés à l’échelle du nouveau programme implanté sont généralisés à toute la zone d’activités. De là découlerait le plan guide qui serait en constante évolution et négociation au sein du centre de management de la zone.

La maison des Arts du Territoire
Ce programme comprend une université populaire qui permet aux habitants et producteurs du territoire de s’informer et se former sur la façon d’investir le territoire (nouvelles façons d’habiter la campagne, de cultiver, de s’instaler en tant qu’artisans, etc).
On retrouve également une Maison Familiale Rurale dans laquelle des jeunes sont formés à une agriculture plus résonnée comme la BIO ou la permaculture, sont hébergés et nourris sur place : on y voit donc une opportunité de diversification des usages au sein de la zone : restaurant et marché tenus par les élèves, potagers expérimentaux, une usine de méthanisation accessible par les agriculteurs du territoire. Les salles de classe et les ateliers servent aussi à l’université populaire. D’autre part, on propose l’implantation d’une pépinière d’entreprises, toujours dans l’optique de promouvoir l’artisanat local.
Enfin, on retrouve toute l’administration garante de la gestion globale du quartier.







